à l’heure d’écrire le résumé de cette aventure unique, Tim, Adrain, Anthony, Nigel, Pat et Henry ont tous plus de 80 ans, des cheveux blancs et de nombreux petits enfants. En 1955, étudiants des célèbres universités de Cambridge et d’Oxford, ils se lancent dans une aventure extraordinaire, relier Londres à Singapour… en Land Rover série 1. À l’occasion de la réédition du livre de leur « First overland », nous ne pouvions manquer de nous évader avec eux le temps de lire 275 pages… In English ! Land Rover s’est aussi impliqué dans la commémoration de cet événement en permettant à l’équipe de “Last overland“ de rééditer l’exploit… Arrivée à Londres le 14 décembre 2019 !
First overland…
La première traversée
London- Singapour 1955 en Serie I Land Rover
London- Singapour 1955 en Serie I Land Rover . Tim Slessor, qui écrira ce livre au retour et ses 5 compères doivent être des grands-pères passionnants tant ils ont fait le plein de souvenirs au cours de l’année que dura leur expédition. Plus de 32.000 Miles (1 Mile = 1,609 Km), 12 mois de voyage, 21 pays traversés, puisque un fois arrivés à Singapour, ils décideront de repartir en sens inverse ce qui n’était pas prévu.
Imprévu ! C’est le mot juste lorsqu’un soir dans la chambre d’étudiant d’Adrian Cowell à Cambridge, Tim est séduit par les cartes du monde, l’idée de partir à la découverte d’autres horizons. « The first overland » est née, une traversée de la moitié du globe par les terres jusqu’au point Est le plus éloigné sur la carte, Singapour.
Comme toujours, quand on a 18 ans, les idées folles ne manquent pas. Se faire entendre, comprendre, inspirer confiance demande de l’abnégation quand on n’est pas encore diplômé. Mais nos 6 universitaires auront assez d’audace, de charme, de sérieux pour inspirer confiance chacun dans un domaine établi à l’avance. Ils n’avaient ni argent (200£ à six), ni équipement, pas d’autorisation, pas de voiture… Nous n’avions rien à perdre, tout à gagner… Ils réussiront en définissant leur expédition comme scientifique, capable de rapporter de nouvelles connaissances issues des territoires traversés aussi bien au niveau culturel, géologique, historique qu’économique. Une mise à jour de renseignements précieux car n’oublions pas que le monde sort de 5 ans de guerres.
Mais qui sont-ils ?
– Tim Slessor pas encore diplômé de Cambridge, sera l’un des géographes du groupe. Ecrivain du livre retraçant leurs aventures, il fera ensuite carrière comme réalisateur de documentaires télé.
– Adrian Cowell, l’instigateur de cette idée folle, sera l’homme de base. Sa chambre à Cambridge sera le QG de la préparation. Il sera l’auteur des études historiques lors de l’expédition. Il fera lui aussi carrière dans le journalisme.
– Anthony Barrington Brown, surnommé B.B, copain d’université de Tim Slessor, sera le caméraman, le photographe, l’un des géologues et le médecin de l’expédition. Il fera plus tard carrière dans la photo, il sera aussi inventeur, sculpteur, architecte et designer. (Nous n’oublierons pas ici de le remercier de sa gentillesse quant à l’usage de ses documents photographiques).
– Henry Nott, copain de B.B, il est seul universitaire d’Oxford. Président du club universitaire auto, il fut l’indispensable chef mécanicien du groupe, officiant aussi comme géologue. Il deviendra plus tard gentleman farmer.
– Nigel Newbury, étudiant à Cambridge, sera le cinquième à se joindre au groupe, le plus jeune, aide mécanicien commis d’office, il participera pendant l’expédition aux études sur les possibilités d’irrigations de la zone nord du Pakistan, sujet qui l’aidera à passer son diplôme d’économie. Il fera carrière dans la pub puis la finance.
– Pat Murphy de Cambridge est le dernier à se joindre au groupe. Ami de Tim, cet ancien pilote de la RAF sera l’homme de l’administratif, il n’aura pas son pareil pour obtenir des autorisations, des visas et bien d’autres papiers nécessaires à la traversée de 21 pays. Son seul problème ; Il conduit les autos comme son ancien Spitfire, confondant levier de vitesse et manche à balai, ne comprenant pas pourquoi l’accélérateur est au pied droit… Poursuivant des études de géographie à l’université, il sera le second géographe de l’expédition. Son allant naturel l’amènera à embrasser la fonction diplomatique.
Comme vous avez pu le comprendre, les taches sont réparties selon les contacts, les affinités, les dons de chacun de nos six English boys. Tout est à faire. Dans l’ordre, trouver de l’argent, le matériel, les autorisations, les points de chutes, des renseignements récents sur le parcours et… Les automobiles adaptées. Nos aventuriers n’oublieront jamais par la suite que les deux universités de réputation internationale seront un atout majeur (quand on est en passe d’être diplômé de Cambridge ou d’Oxford, ça fait plus sérieux).
Adrian se lancera immédiatement à l’assaut de la grande maison…Rover. Après un rendez-vous, il obtiendra quelques semaines plus tard une réponse positive. B.B se rappelle encore du coup de téléphone d’Adrian… Well, we’ve got them… (…On les a…). Adrian ne dira jamais qui il avait convaincu lors de ce rendez-vous chez Rover. Après un stage chez un concessionnaire Rover à Birmingham Henry (mécano chef) et Pat (mécano volontaire d’office) rentrent un soir au volant de deux magnifiques 86 inch (empattement) série 1 essence tôlé, l’un bleu foncé, l’autre bleu clair. On leur avait pourtant dit un jour…Vous ne cherchez pas un véhicule tout terrain , mais, un miracle tout terrain… Le miracle est bien là, les deux Land Rover et leur moteur 1997 cc, 4 cylindres semi culbuté serviront, d’atelier, de labo. photo, d’ambulance, de camping car, de bureau d’études, de secrétariat, de cuisine… pendant un an pour 6 passagers. Ils affronteront des météos plus que variables, les terrains les plus accidentés du monde, le sable, la boue, la poussière, les déserts, la neige… Le miracle Land Rover qui fera la légende de la marque.
Bien sûr les séries 1 seront préparés en conséquence ; Treuils mécaniques, jerricans d’eau, chauffages Smith, pares soleil, galeries, toits ouvrants, phares de recherche, attelages, extincteurs, Gros pneus 700×16, gros klaxon, machette, boîte à outils complète, caisse de pièces de rechange, manomètres de pression d’huile et de température d’eau et enfin, réservoirs d’essence supplémentaires sur mesure pour une autonomie d’environ 1000 Km.
De son côté B.B contacte la BBC dans le but de proposer des reportages à la télévision naissante et des éditeurs pour passer contrat sur les droits d’un livre. Comme pour Rover, les choses se passent bien, il touche ce que l’on appelle aujourd’hui des « avances sur recettes », B.B repart de la BBC avec un bon pour aller retirer de la pellicule et de quoi acheter une caméra. Selon l’accord, l’expédition recevra un nouveau stock à chaque envoi de reportages. Sir David Attenborough (auteur de la préface de la réédition du livre), alors directeur du département exploration de la BBC transformera les films de cette expédition en trois documentaires nommés « Travellers tales » (« Contes de voyageurs » in French).
Les compagnies pétrolières anglaises trouvent aussi l’idée intéressante et les stations service Mobilgas de l’époque disséminées à travers le monde se trouveront souvent être des havres de paix après de longs parcours éreintant.
Une fois lancés, nos six aventuriers en herbe ne s’arrêtent plus et l’arrivée des deux Land Rover à Cambridge fait traînée de poudre. Le propositions affluent (en £ sonnantes et trébuchantes), par exemple 100£ arrivent de la très respectable Royal Géographique Society ! Les productions des sponsors ; chaussettes, brosses à dents, vêtements, chaussures, tentes, lessive… envahissent la chambre QG à l’université qui ressemble maintenant à une caverne d’Ali Baba… Sans ces sponsors rien n’aurait été possible… Mais pas de panique, en anglais méthodiques, tout est testé, compté pour six. Le chargement des bennes arrière de deux Land sera une épreuve de force face au volume à emporter. Arrivé au Liban, le concessionnaire Land Rover de Beyrouth devra ajouter une lame de ressort à chaque jeu de lames arrière tant la charge est importante. Un Land devait être capable de transporter son propre poids, on y était.
Nos six étudiants ont bien du mal à se concentrer sur leurs examens au milieu des cartes et des guides qui parsèment leur chambre, mais les épreuves passées, ils trouvent tous des petits « Job » d’été histoire de combler ce qu’il leur manque en argent liquide. Le départ est prévu pour le 1er septembre 1955.
Ce matin-là, au « Grenadier », Pub de Hyde park corner, il y a journalistes, familles, amis venus faire leurs adieux. Quelqu’un lancera un dernier toast « Un dernier pour la route… », B.B répondra « …On ne sait même pas s’il y en a une… ». C’est sur cette dernière touche d’humour anglais que Tim, Nigel et B.B montent dans le premier série1 surnommé « Oxford », Adrain, Pat et Henry dans le second, « Cambridge ». 1844 Miles au compteur se rappelle Tim lorsqu’ils traversent la Tamise pour se perdre dans la banlieue londonienne et ne se retrouver qu’à l’embarquement pour Calais.
Ils garderont à vie le souvenir de ce premier bivouac sur les dunes du Touquet. L’aventure commence à 62 Mph maximum en direction de Paris (où ils dorment au camping du bois de Boulogne). Puis, c’est la traversée de l’Allemagne, l’Autriche, de la Yougoslavie, de la Grèce pour arriver à la porte de l’Orient ; Istanbul. Ville magnifique et cosmopolite où retentissent les appels à la prière issue des mosquées… Plein Est direction Ankara, ils traversent la Turquie en direction de la Syrie.
Chacun prend sont rôle au sérieux. Tim et Pat jouent les géographes, B.B le géologue/caméraman/médecin, Nigel l’économiste/mécano en second, Henry l’expert agricole/chef mécano, Adrian l’historien. Ce dernier marque le pas sur les lieux célèbres où Alexandre la grand livra bataille (Cicilian gates) et nos deux Land se séparent en entrant au Liban le temps d’un reportage sur le légendaire « Krak des chevaliers », château fort dominant les plaines libanaises où 500 Croisés (dont Richard Cœur de Lion) tinrent tête aux Sarrazins pendant 150 ans. « Oxford » et « Cambridge » se rejoignent à Beyrouth pour une première étape de repos studieuse. Révision des Land, courriers, envoi des premiers films, réceptions officielles, contact avec le QG de Cambridge tenu par deux amis John et Peter, préparation de la prochaine étape. L’Irak…
Après la traversée de longues étendues désertiques et une visite des ruines de Balbek, l’arrivée à Bagdad est surprenante (déjà !). Dans l’esprit de l’époque, Bagdad c’est le film Hollywoodien, les milles et une nuits… Alors que c’est, embouteillages automobile, caravanes de dromadaires, hauts parleurs dans les minarets et bus de transport en commun. Essor rapide du au pétrole. Tim Slessor note… Je reviendrai bien dans vingt ans voir comment à évolué cette ville en plein essor…
C’est ensuite l’Iran en passant par les montagnes, et direction de Téhéran. Après une réparation rapide sur le pont avant de « Cambridge », le représentant Land Rover demande à nos explorateurs de faire une démonstration des capacités du Série 1 sur un terrain militaire devant des généraux Iraniens. Résultat, ils l’apprendront bien plus tard… Une commande ferme de 100 Land Rover série1 arrivera chez Rover en Angleterre. Jolie coup, investissement rentabilisé !
Notre équipe se sépare une nouvelle fois, « Cambridge » file à travers le désert en direction du Pakistan afin de commencer l’étude sur l’irrigation du nord du pays et « Oxford » en direction de Persépolis, palais des rois du gigantesque empire Perse perdu. Rendez-vous à Karachi… déjà deux mois de voyage.
Nous passons bien sûr les milles et unes aventures, rencontres de ce voyage, comme le fit Tim dans son livre, mais, nos six anglais vivront l’histoire de leur vie, tour à tour scientifiques, visionnaires, poètes, comptable, journalistes, représentants de commerce, cinéastes, figurants, écrivains, pilotes, copilotes secrétaires, artistes, diplomates etc.
Karachi au Pakistan sera la seconde étape de repos studieux. Réception du courrier, envoi des reportages, réceptions… Ils connaissent. Les finances sont bonnes, les nouvelles aussi, ils ont même confirmation que leur rançon sera payée par l’assurance au cas ou ils se feraient enlever par les bandits birmans. Cette lettre se termine par…N’oubliez pas de filmer au cas où ! … signé Peter. Vive l’humour anglais ! Ils apprennent aussi que deux émissions sont passées sur la BBC. Bref six jours de travail, 60 lettres tapées à la machine, en grande partie pour les sponsors, le Land Rover se fait secrétariat.
C’est ensuite le départ pour trois semaines à sillonner en tous sens le nord du Pakistan à étudier les possibilités d’irrigation de cette zone désolée qui ne profite pas des eaux de l’Himalaya. La traversée de l’Inde magique les mènera du Kashmir au Népal à Delhi, Katmandou et Calcutta d’où ils prennent la direction de la partie la plus redoutée de leur voyage, la Birmanie, où après les « Naga hills » ils devront affronter la « Stillwell road ».
Cette Route fut construite dans la jungle des montagnes pendant la seconde guerre mondiale afin de ravitailler les troupes combattant les japonais. Un paradis digne du film « Le pont de la rivière Kwaï »… Le plus gros problème est de savoir si cette route existe encore et ce ne sont pas les bandits qui rodent dans cette région inaccessible qui pousseront les Land en difficulté. Une escorte militaire équipée de Jeep Willys les accompagnera dès le départ de Ledo (à la frontière indo-birmane) pour une traversée de 263 Miles jusqu’à Myitkyina qui prendra trois jours ou trois semaines ! Ils ne savent pas encore. Ils n’avaient pas rencontré la pluie depuis la Grèce… Elle se rattrape, transformant cette piste devenue piste à éléphants en bourbier sans fin. Les Land tiennent, quelques villageois les aident, ils s’en sortent épuisés mais soulagés en prenant la direction de Bangkok. La fatigue est bien là, l’accident aussi, « Cambridge » se retrouve sur le toit, B.B est légèrement blessé au bras. Plus loin, en treuillant un bus ayant versé dans le fossé sur une route inondée, le câble lâche, Pat est blessé à la main. Plus de peur que de mal, la douceur de Bangkok sera réparatrice avant de s’attaquer au dernier morceau de choix… Les 1000 Miles en direction de Singapour destination finale de l’expédition.
London- Singapour 1955 en Serie I Land Rover .Devenus de vrais « baroudeurs », savoir qu’il y un tronçon sans route, ni piste sur leur chemin ne les effraient pas, mieux, ils se lancent sur les traces de la voie de chemin de fer, sûrs d’eux. C’était une nouvelle fois sans compter avec les traversées de fleuves et rivières. Ils vont jusqu’à se perdre plusieurs fois dans la jungle… Jusqu’au jour (Ils s’en rappellent tous !) où surgit un certains Mr Fong Loong. Prévenu depuis Bangkok par on ne sait qui, il est parti à leur rencontre depuis sa station service Mobilgas située à 300 Miles plus au Sud. il sera peut-être celui qui leur permettra de ne pas renoncer sur la fin, face à la jungle inextricable malaisienne.
Nos six héros couperont le contact de leur increvable série 1 sur Orchard Road chez le concessionnaire Rover de Singapour, les bouchons de champagne sautent, les flashs crépitent, les caméras tournent, les questions affluent… Une des plus fréquentes ? Pourquoi vous êtes-vous lancés dans cette aventure ? Tim trouvera la véritable réponse en écrivant le livre ; Désormais, quand je lis sur un carte, Beyrouth, Persépolis, Katmandou, Calcutta, Bangkok, Singapour, ce n’est plus juste des noms…
Un livre passionnant, une aventure à placer sur la même étagère de votre bibliothèque que la croisière Jaune Citroën (moyens mis en œuvre à part). Un livre précis, écrit en grande partie pendant ce retour imprévu en sens inverse. Tim Slessor a deux regrets, ne pas avoir raconté le retour et ne pas avoir pu citer toutes ces rencontres humaines extraordinaires de peur de nous lasser… Tim, a 70 ans, il n’est pas trop tard pour s’y remettre!Retrouvez d’autres aventures ici
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