Morocco Desert Challenge 2019
MDC 2019
Un grand rallye raid à fond !
8 étapes – 3000 km – Les tricolores en tête
Morocco desert Challenge 2019. Face au nombre d’inscrits lors de la 10e édition du MDC en 2018, on avait cru à l’effet anniversaire. Mais, cette 11e édition avec ses 276 équipages toutes catégories confondues confirme que le Morocco Desert Challenge 2019 s’est hissé au niveau des plus grandes épreuves Africaines. 3 000 km sans liaisons sur le territoire Marocain c’est l’un des atouts majeurs de ce rallye raid qui navigue à l’ancienne de bivouac en bivouac. De nombreux teams Français avaient répondu à l’appel de Gert Duson, le chef d’orchestre de cette équipée. Le MDC 2019 fut une belle bagarre mécanique durant laquelle le terrain et le sable ont joué les juges de ligne tout autant que l’expérience de la navigation et… La chance.
Le Morocco Desert Challenge s’impose comme le plus important rallye africain par le nombre d’engagé… Mais on apprécie son organisation et ses étapes variées et sélectives.
Morocco Desert Challenge 2019. Gert Duson est un organisateur Belge respecté de tous ceux qui aime se lancer à l’aventure. Il faut dire Gert est un professionnel des escapades extraordinaires en Afrique. Avant d’entrée dans le vif du sujet qui nous intéresse aujourd’hui, sachez qu’il organise par exemple le Togo-Jungle Challenge… en VTT dans la jungle entre Togo et Bénin. Un truc de fous et ça marche… A telle point qu’il a lancé il y 2 ans le Roc du Maroc autre marathon de 666 km pour forçats de la petite reine à crampons. Vous nous croirez si vous voulez, l’édition inaugurale s’est jouée à guichet fermé.
Rien ne fait peur à Gert lorsqu’il s’agit d’aventure. L’histoire même de son Rallye raid est pleine de péripéties. C’est en 2008 que Gert tombé amoureux du désert Libyen lance le Libya Rally. Après 2 ans et une épreuve 2010 qui devait rassembler 160 équipages, le défunt colonel Kadhafi se brouille avec la Suisse. Incident diplomatique oblige, les Européens sont devenus persona non grata. Qu’importe, le Libya rally s’expatrie en Tunisie, l’aventure continue. Mais, en 2011 c’est le printemps arabe et toute l’Afrique du Nord en ébullition rend cette fois impossible le déroulement de l’épreuve. Malgré cela, avec l’aide de Jean-Claude Kaket (figure Belge des Paris-Dakar) en tant que directeur de course, le Libya rally 2012 reprends ses droits en Tunisie. Pourtant face aux menaces persistantes la décision est prise dès 2013, le Libya rally se déroulera au Maroc et change de nom pour devenir le Morocco Desert Challenge. Après une montée en flèche des engagements lors de la 10e édition en 2018, le plateau 2019 n’a rien à envier aux Dakar et Africa Eco race. On dénombre cette année sur la place Al Amal d’Agadir où se tiennent les vérifications pas moins de 30 autos en raid, alors qu’en course il y a 72 motos et quads, 78 autos, 32 camions et 62 SSV, la catégorie qui monte.
3000 km de course non-stop
Alors que nos équipages tricolores sont venus nombreux, ce rallye est bien international puisque ont compte dans les teams des ressortissants Hollandais (largement en tête), Algériens, Belges, Portugais, Anglais, Israéliens, Australiens, Espagnols, Suisse, Estoniens, Italiens, Hongrois, Tchèques, Biélorusses, Autrichiens, Polonais, Finlandais, Uruguayens, Suédois, Mexicains, Sud-Africains et tous ce petit monde est là pour en découdre.
Aussi, dès le départ donné depuis plage Blanche au Sud d’Agadir ça ne rigole pas sur les pistes. Après les quelques 30 km à fond sur la plage, les pistes Marocaines et leurs pièges reprennent leurs droits. Histoire de corser l’aventure, on n’oubliera ces Roadbook concoctés par Jean-Claude Kaket, un ancien Dakarien. Cette…sacrée navigation…Comptera autant que les performances des machines dans le classement final.
Lors des deux premières étapes, le rallye met cap au Sud dans la région de Tan Tan et les sprinters se font plaisir. Ça roule fort et l’on tente de faire le trou d’entrée de jeu chez les mieux armés. Arrivée à Assa au terme de la 3eétape, c’est le Toyota Pick up V8 Overdrive du Hollandais Erik Van Loon qui occupe la tête du rallye avec une confortable avance. Du côté des Français, c’est la déception pour Jean-Pascal Besson qui mena la danse avec celle qu’on attendait tous ; Sa Peugeot DKR 3008. Hélas, une boîte cassée l’oblige à abandonner durant l’étape vers Smara. Consolation pour Jean-Pascal, s’il perd toute chance de victoire, il remporte la 3e étape à Assa de façon royale en mode full attack ! En revanche Jérôme Pélichet semble avoir trouvé machine à sa mesure avec son nouveau buggy Optimus et occupe la 3e place au général.
En SSV, ça se bagarre dur aussi sur le Morocco Desert Challenge 2019. 62 petits montres majoritairement des Can Am X3 (moins de 1000 kg et 200 ch), se tirent une belle bourre depuis le départ. Dans ce domaine, après ses déboires sur l’Africa Race, Philippe Pinchedez démontre qu’il n’a rien perdu de ses talents en occupant la 2e place au général alors que son coéquipier du team Pinch racing, Stéphane Chambon, s’impose sur l’étape du jour. Derrière, on s’accroche malgré problèmes mécaniques, crevaisons, pièges cachés par la poussière ou des erreurs de navigations. L’aventure se corse un peu plus dans ce cas, sachant que l’on se retrouve à compter avec les nombreux camions difficiles à doubler ou…Qui vous collent la pression tant ils sont performants (jusqu’à 1 400 ch !).
Après pratiquement 1 000 km déjà avalés, c’est la remontée plein Nord-Ouest vers Merzouga et ses dunes en passant par Foum Zgid, Zagora. Des classiques du rallye raid qui sont décisifs lorsque l’on espère jouer le podium. Sur ces 1 100 km, si Erik Van Loon conserve la tête au général en assurant sans prendre trop de risque, la bagarre bat son plein avec les buggys du team MD Rallye qui jouent la gagne à l’arrivée de Zagora avec le Suisse Remy Vauthier en tête suivi d’un Jérôme Pélichet qui se fait lui aussi plaisir tout autant que Jean-Pascal Besson qui signe le second temps avec sa Peugeot DKR 3008. Encore du tricolore en SSV avec toujours le team Pinch Racing à l’honneur. Stéphane Chambon et Philippe Pinchedez himself terminent en tête de la meute.
Les teams Français Pinch’Racing et MD Rallye Sport s’imposent après 3 000 km au chrono.
En auto, la pression repose désormais sur les épaules de Van Loon qui ne compte plus que moins de 2’ d’avance au général. C’est sur cette 6e étape réputée comme the Queen stage du MDC que la course auto bascule lorsque le Hollandais part à la faute à 180 km/h, démolissant son Pick up. Cela profite à Jêrome Pelichet qui remporte l’étape. Les Français enfoncent le clou dès le lendemain aussi bien en auto qu’en SSV puisque qu’après avoir affronté les Ergs et le vent de sable de plus en plus gênant, Jérôme Pelichet s’impose de nouveau avec son buggy Optimus et Philippe Pinchedez en fait autant avec son Can Am X3.
De Merzouga à Oujda via Bouarfa, sur les 600 derniers kilomètres, Le vent de sable à peine calmé, les positions se figent et dans les habitacles des machines de tête on serre les doigts pour que la mécanique ne joue pas de mauvais tours en vue de la ligne d’arrivée sur ce dernier parcours de 185 km au tracé typé WRC. Ça tiendra pour Philippe Pinchedez et Stéphane Chambon qui s’offrent les deux plus hautes marches du podium SSV tandis que chez MD Rallye Sport, l’autre team tricolore, les deux buggys Optimus de Remy Vauthier et Jérôme Pelichet font de même.
C’est à Oujda que dans une ambiance de fête devant plus de 1 500 personnes que se déroule la remise des prix à l’hôtel réservé au Morocco Desert Challenge 2019… Enfin le confort d’un un vrai lit. Le Morocco Desert Challenge est certainement devenu un grand rallye car c’est à la dure comme d’antan qu’on mérite le podium et si les vainqueurs sont à l’honneur, pas question de perdants puisque même après un abandon lors d’une étape, vous pouvez repartir le lendemain. Aller au bout, c’est déjà une victoire. Rendez-vous pour la 12e édition du MDC, qui d’avance devrait faire le plein d’amoureux d’aventure motorisée au cœur de cette espace de liberté qu’est toujours le royaume du Maroc.
Podium auto
1 Remy Vahier / Jean-Michel Polato Optimus MD
2 Jérôme Pelichet : Pascal Laroque Optimus MD
3 Fernando Alvarez / Sergio Lafuente VW Pick up
Podium SSV
1 Philippe Pinchedez / Jean Brucy Can Am X3
2 Stéphane Chambon / Antoine Pâque Can Am X3
3 Marc Lauwers Can Am X3