Lada Niva 4×4 Paris-Dakar Rallye
La Lada Niva 4×4 n°157 ; Reine du désert…Le retour !
Dakhla Rallye 2019
Lada Niva Rallye Paris-Alger-Dakar 1983. La magie des rallyes Africains est née à la fin des années 70 à l’initiative d’un certain Jean-Claude Bertrand qui proposa à cette génération assoiffée d’équipées motorisées, l’ultime aventure ; l’Abdjan-Nice. C’est pourtant sous le nom de “Paris-Dakar“ que ce type d’épreuve dénommée “Rallye raid“ prendra une envergure planétaire. Nous avons retrouvé deux stars qui ont participé à la naissance de cette saga. André Trossat et sa Lada Niva n°157. Avec un certain Eric Briavoine en tant que copilote, le trio qui termina 2e à Dakar en 1983, risque bien de reprendre du service…
Lada Niva 4×4 Paris-Dakar Rallye 1983
Pour ceux qui ne connaitraient pas le début de la légende. C’est lorsqu’un certain Thierry Sabine se perd plusieurs jours au milieu du désert Libyen durant le rallye africain Abidjan-Nice organisée par Jean-Claude Bertrand en 1977, que lui vient l’idée du Paris-Dakar. Partager avec le plus grand nombre…Ce défi pour ceux qui partent, du rêve pour ceux qui restent… Une révélation qui fera autre chose du “Dakar“ qu’une simple épreuve sportive. Le rêve devient réalité́ le 26 décembre 1978, lorsque 170 équipages mettent cap au Sud pour 10 000 km d’aventure depuis la place du Trocadéro à Paris. La suite vous en connaissez tous les grandes lignes, les temps forts à coup sûr, mais avec André Trossat, c’est le premier chapitre de cette épopée fantastique qui resurgit. Une aventure qui dura 5 ans…
Pour André Trossat, né à Ruffey-sur-seille en 1948 qui grandi à l’Etoile (certainement une bonne…) dans le Jura, la mécanique et le sport auto sont de vraies passions. Garagiste local (2 garages), s’il sévit en course de côtes sur Alpine, il est aussi attentif à l’actualité sportive. Il s’intéresse depuis longtemps aux aventures africaines organisées par Jean-Claude Bertrand et lorsqu’en 1979 s’élance le 1e Paris-Dakar, il voit dans la petite Lada Niva le 4×4 innovant idéal et se prépare pour la seconde édition (1980). L’aventure est à la hauteur du coup de foudre pour ce désert aussi magnifique qu’inhospitalier. Lors de ce premier rendez-vous avec l’Afrique, André termine 19e au général et 1e des Lada Niva à Dakar.
Il n’en fallait pas plus pour que Jean-Jacques Poch l’importateur de la petite soviétique, propose à André Trossat de jouer le rôle de porteur d’eau officiel du pilote maison. Celui-ci n’était autre que Jean-Claude Briavoine alias “Bribri“. Déjà légendaire en Championnat de France tout terrain comme chez les “africains“ pour ses participations (et victoire) au rallye Abidjan-Nice et autre courses folles comme le London – Sidney, Le grand moustachu “Bribri“ toujours à fond avait connu de nombreux déboires mécaniques sur l’édition 1980. C’est avec plaisir et complicité qu’il accueil André en renfort dans l’équipe du team Lada Poch naissante.
Sur le Paris-Dakar 1981, cette collaboration (un rêve pour André), permet à Briavoine de monter sur la 3e marche du podium à Dakar aux côtés de Metge (Range Rover) et Cotel (buggy). André, en coéquipier appliqué termine logiquement 11e de cette 3e édition. Mais plus tard dans l’année, la Niva remporte le rallye de Tunisie comme celui d’Algérie. Le travail de fiabilisation-performance réalisé sur les Lada Niva du team Poch commence à porter ses fruits.
La saison suivante sera fructueuse puisqu’en 1982, André Trossat s’octroie la victoire sur la première édition du rallye des Pharaons, ainsi que sur le rallye d’Algérie avec comme copilote Eric Briavoine (le fils). C’était la suite logique d’un Paris-Alger-Dakar 82 où, si André cassa son moteur, Papa Briavoine et son fidèle copilote André Deliaire montèrent sur la seconde marche du podium au lac Rose au terme d’une lutte à couteaux tirés face aux Frères Marreau et leur (s ?) Renault R20…
1983, la Niva est plus légère et plus puissante qu’elle ne l’a été jusqu’alors et s’impose en favorite au départ de ce nouveau Paris-Alger-Dakar de 12 000 km via le Niger. En effet, lors de cette édition qui fait aujourd’hui partie de la légende grâce à cette fameuse tempête qui s’abat sur le désert du Ténéré et sème la panique (50 équipages perdus durant plusieurs jours entre Chirfa, Dirkou et Agadès), André Trossat et Eric Briavoine tirent leur épingle du jeu. Face au Mercedes G de l’équipage J.Ickx/ C.Brasseur, la Niva d’André tient la distance alors que “Bribri“ connait de sérieux problèmes mécaniques. Après 5 victoires d’étapes pour Ickx et autant pour André, c’est officiellement le Mercedes G qui remporte ce 4e Paris-Dakar. Mais, dans l’esprit de la caste des “Dakariens“, c’est bien la Lada qui méritait d’occuper la plus haute marche du podium.
Le désert ne se donne pas, il ne se gagne pas, il peut seulement se mériter, à condition de faire preuve d’humilité…
Le succès médiatique de l’épreuve de Thierry Sabine attire désormais les constructeurs, la course à l’armement avait débuté, les stars du volant du sport auto comme du show business ne se comptent plus. Les artisans de la renommée de la petite Niva que sont Jean-Claude Briavoine, André Trossat et leur équipe commenceront à voir apparaitre sur les portes des Niva les noms de Jabouille, Sardou, Darniche, Giroux, Lartigue. Ironie du sort on y lit bientôt ceux des frères Marreau et ce sera prochainement le tour du célèbre Jacky Ickx. L’esprit du team Lada Poch et son petit 4×4 populaire s’évapore peu à peu sous les sunlights médiatiques du désert. Porsche, Land Rover, Mitusbishi, Peugeot, Citroën occuperont les avant-postes et écriront à leur tour de beaux chapitres de cette épopée fantastique. Mais pour beaucoup de passionnés et de ceux qui ont rêvé…Le “Dakar“ commençait à perdre son âme originelle.
On peut d’ailleurs considérer que l’apogée de cette saga Lada Niva aura lieu quelques mois plus tard, lorsque durant cette année 1983 la Lada Niva s’offre le premier triplé de l’histoire du rallye raid lors du 2e rallye des Pharaons. 1e Jean-Claude Briavoine – Catherine Plessis, 2e André Trossat – Eric Briavoine, 3e Pierre Lartigue-Jean-Charles Djaoui. Cette année-là, plus de 6 000 Niva seront vendues rien qu’en France. Un record pour un 4×4 à l’époque.
Les années suivantes seront les années “…hécatombes…“ se souvient André Troassat. Sur les Dakar 1984 et 1985, la concurrence se fait plus rude et malgré des Niva plus légères et plus puissantes les abandons s’enchaînent. Les séances d’essais se font trop rares autant par manque de vrais moyens mis en œuvre, que de temps. Les protos Lada disparaissent peu à peu du top 10 connaissant de trop nombreux problèmes de fiabilité. Si ce n’est pas nouveau comme le veut la légende de la Lada, qu’est ce qui a changé ? C’est certainement que ceux qui les piloteront désormais ne seront plus ceux qui les préparaient avec passion et les faisaient évoluer grâce à leur expérience sur les pistes…Et ça change tout.
Pour André Trossat que nous retrouvons aujourd’hui, pas d’amertume, juste les souvenirs de cette épopée fantastique faite de galères, de sueurs (parfois froides) et de grands bonheurs partagés aux côtés d’une équipe passionnée, menée par l’intrépide Jean-Claude Briavoine. Ils sont toujours liés, encore aujourd’hui, comme de vrais copains peuvent l’être. Cette Lada Niva n°157 restaurée comme à l’époque en est la preuve bien vivante.
Restaurée par ses pères
C’est bien grâce à certains d’entre eux qu’aujourd’hui cette Lada Niva n°157 renait de ses cendres. Fatigués, mais préservée, il a fallu par exemple tout le talent d’André Deliaire qui fut le chef d’atelier attitré (Et copilote) des Niva chez Poch, pour reprendre cette Lada de fond en combles. La caisse renforcée de 1982 démontée, décapée, ressoudée, termine ainsi comme neuve, prête à retrouver se attributs qui firent d’elle une reine du désert.
Les Niva de cette époque n’étaient pas encore les monstres qu’elles devinrent plus tard avec empattement rallongés, moteur Roc assortis de 500L de carburant. Une vraie bombe ! En 1982, on cherchait à acquérir cette fiabilité qui manquait. Pour cela, un fois la caisse autoporteuse renforcée, on allégeait au maximum pour atteindre quelques 980 kg prête à courir. Côtés suspensions, c’était déjà des montes double pour les amortisseurs De carbon et ressorts hélicoïdaux sur mesure. Les transmissions (rapports plus longs) de la Niva c’était du costaud, le train avant indépendant et le pont arrière au corps renforcé étaient conservés avec des ancrages renforcés assortis d’un différentiel à glissement limité. La Boite de vitesse 5 rapports était une solide Danielson (Peugeot 505), tandis que le transfert Lada préparé était conservé.
…Avec plus de 200 ch sous le capot, la petite Russe sérieusement préparée est toujours étonnante d’agilité…
Alors que les premières Niva compétition étaient motorisées avec le bloc Fiat d’origine 1600 cm3 réalésé en 1 800 cm3, ici avant l’avènement du moteur Roc, on fait déjà dans le sérieux. En effet, dans la baie moteur on retrouve le bloc fonte 4 cylindres Chrisler JRD 2,5L essence double allumage. Aujourd’hui comme à cette époque, c’est Marcel Maurel (patron de Maurelec) qui a préparé ce moteur et s’est penché sérieusement sur le cas des 2 carburateurs Weber 50 afin de rendre cette Niva capable de produire quelques 260 ch (puissance maximum selon les réglages). Freins à disques perforés à l’avant, réservoir de 140L installé, la petite Niva a fière allure et trépigne sur ses 4 jantes Fuch cinq branches au look Porsche.
Lada Niva L’aventure, la vraie…
Pour rouler en Niva sur des étapes de 800 km au quotidien lors des premiers Paris-Alger-Dakar, il fallait avoir la foi. Ce n’est certainement pas le confort d’un buggy d’aujourd’hui. Pourtant, cette Lada en tenue de sport reste malgré les années d’une agilité incroyable. Légère, vive et stable, son petit gabarit semble permettre toutes les folies pour peux que l’on ait quelques talents dans le jeu de jambes et le coup de volant sûr. Sous le capot, ça grimpe dans les tours à la demande, la cavalerie sonne la charge via un échappement 4 en 1 au son métallique digne des autos de rallye de cette époque. Après quelques kilomètres sur piste, la petite soviétique s’apprivoise et l’on trouve ses marques à bord de cet habitacle exiguë. On vit le relief du terrain en direct via ses suspensions fermes, mais pas vraiment besoin de se battre avec le volant pour garder le cap grâce à son train avant indépendant et malgré l’absence de parallélogramme de Watt arrière sur cette version de 1983. A haute vitesse, il faut pourtant rester vigilant, l’empattement court de la Niva en fait une voiture de course joueuse du train arrière, le solide pont rigide y est pour beaucoup. De là à rouler à 200 km/h, ce dont elle est capable sur les pistes d’un rallye ?… Il fallait vraiment avoir un gros cœur ! Mais ce petit 4×4 attachant reste bien équilibré et la figure de style après un saut à vitesse raisonnable est rarement irrattrapable. Par respect pour le travail de restauration effectué, nous n’oserons pas tenter le diable. Un tour à bord de cette légende des Rallyes raid nous a suffi pour mieux comprendre ce qu’était l’aventure Africaine… La vraie…
Lada Niva … Le retour
Autre raison majeure à notre prudence ? Pour André Trossat qui s’est séparé en bon terme avec Jean-Jacques Poch fin 1985, la vie a continué. C’est lorsqu’il s’offre une année sabbatique en 2000 retournant dans le désert sur les lieux de ses exploits qu’il rentre par le Maroc. Suite au coup de foudre pour ce pays, il s’y installe et y rencontre un certain Yves Loubet qui organise depuis des années le Rallye du Maroc historique. Nos deux pilotes de renom sympathisent et germe l’idée d’un rallye raid historique réservé à ces glorieuses mécaniques des rallye raid africain d’antan. Notre Lada Niva n°157 du jour allait renaitre grâce à ce projet devenu réalité. En effet, du 16 au 23 février 2019 cette Niva n°157 prendra part à la première édition du Dakhla rallye qui mènera les équipages d’Agadir au grand Sud Marocain. Le rêve d’André Trossat était de regrouper un jour toute l’équipe Lada Poch de ces années placées sous le signe de l’aventure …C’est donc pour bientôt. Inch’Allah !
…Il fallait avoir la foi pour se lancer sur des étapes de 800 km au quotidien en Lada Niva sur les rallyes africains…
PALMARES ANDRE TROSSAT LADA de 1980 à 1985
6 Participations au Paris-Dakar : 1980, 1981, 1982, 1983, 1984 et 1985
19e en 1980 au Paris-Dakar / Cop J. Touron
11e en 1981 au Paris-Dakar / Cop P. Richard
2e en 1983 au Paris-Dakar / Cop E. Briavoine
1er au Rallye d’Algérie en 1981 / Cop de JC Briavoine
1er au Rallye d’Algérie en 1982 / Cop E. Briavoine
5e au Rallye de l’Atlas au Maroc en 1982 / Cop E. Briavoine
1er au Rallye des Pharaons en 1982 / Cop E. Briavoine
2e au Rallye de l’Atlas au Maroc en 1983 / Cop E. Briavoine
2e au Rallye des Pharaons en 1983 / Cop E. Briavoine
1er au Rallye du Cameroun en 1985 / Cop E. Briavoine
Lada Niva Paris-Dakar 1983 André Trossat
Dakhla Rallye 2019
Pour Yves Loubet, ce fut près de 3 ans de travail qui auront été nécessaires pour voir naître ce Rallye-Raid Historique basé sur une philosophie ; Celle du regretté Jean-Claude Bertrand.
L’engouement pour une telle épreuve est réel et nombre de concurrents potentiels ont retroussé leurs manches pour remettre sur leurs roues d’anciennes machines vues sur les différentes éditions du Paris-Dakar africain et autres rallyes-raids de la grande épopée. On évoque même certaines reconstructions, à l’identique : Range Rover, Lada Niva, Mercedes G,
Grands espaces, pistes roulantes, navigation et décors sublimes seront au menu d’un parcours 100 % Marocain partant d’Agadir pour atteindre la côte atlantique à Dakhla à quelques encablures de la frontière avec la Mauritanie.
Catégorie compétition VHC
Les véhicules autorisés en compétition seront divisés en 4 périodes :
- R véhicules construits en 1976 et antérieurs
- R1 véhicules construits entre 1977 et 1986
- R2 véhicules construits entre 1987 et 1991
- R3 véhicules construits entre 1992 et 1999
Pour chaque période, on retrouvera 5 catégories : auto 2 roues motrices, buggy 2 roues motrices, auto 4 roues motrices, camion jusqu’à 5t et camion supérieur à 5t.
Un Challenge « Dakardantan » (le site internet) sera attribué au vainqueur de la période R1.
Engagements :
– 5 500 € pour un équipage pilote/ copilote (600 € par personne supplémentaire)
Assistances :
- Camionette, 4×4, camping car : 600 €
– Camion : 900 €
– Semi-remorque : 1 200 €
– Membre assistance : 600 €/ Personne
Catégorie Régularité VHR
Les véhicules autorisés en régularité seront divisés en 2 périodes :
- RAID Historique : véhicules construits en 1999 et antérieurs
- RAID Contemporain : véhicules construits entre 2000 et aujourd’hui
– 2 trophées Toyota Land Cruiser “Doumé Marciano“ seront décerné pour les équipages à bord de Toyota “Historique“ (Avant 1999) et “comptenporain“ (2000 à 2018)
Engagements :
– 3 500 € pour un équipage pilote/ copilote (600 € par personne supplémentaire)